Arrêtez de dire « Bon courage »!
Ne me dites plus jamais bon courage!
« -Allez, je te laisse, je vais écrire un article pour mon blog
-Ah, et bien…bon courage! »
Voilà typiquement la phrase qui, mine de rien, vous fait réfléchir avant de prendre la plume, ou en ce qui me concerne, le clavier de mon ordinateur.
Mais quelle est donc cette manie de se souhaiter « bon courage » avant d’entreprendre un travail, une journée, un rendez-vous? Faut-il réellement du courage pour affronter ces « épreuves » du quotidien? Peut-on réellement mettre sur un pied d’égalité le courage dont nous devons faire preuve avant la rédaction d’un article où que sais-je, et le courage dont fait preuve un soldat du feu qui part se jeter dans l’antre infernale d’une maison qui brûle?…Sérieusement?
Me voilà donc, armé d’un courage sans pareil… pour vous écrire cet article. Oui je sais lecteur, je mets ma vie en péril à l’instant même où j’écris ces quelques mots…mais c’est mon devoir!
Ridicule n’est-ce pas? Et pourtant, combien sommes-nous, tous les jours, à nous souhaiter un « bon courage » anodin avant de nous quitter.
Le pouvoir des présuppositions:
Vous le savez certainement, lecteur assidu que vous êtes de ce blog, je suis un passionné d’hypnose. Mais pas l’hypnose telle que vous la connaissez par les spectacles ou ce que la télé et les films à sensation veulent bien vous montrer, non. L’hypnose de tous les jours, dans ce qu’elle a de plus beau en terme de communication et de technique d’influence. L’hypnose quotidienne qui pousse un boulimique à « se farcir » son frigo parce que « c’est plus fort que moi ». Celle qui nous empêche d’arrêter la clope uniquement par la volonté, parce que « c’est plus fort que moi »…Bref, l’hypnose moins bling bling que celle qui consiste à transformer un spectateur en sanglier devant des centaines de spectateurs. L’hypnose dans laquelle nous sommes plongés tous les jours, car nous sommes tous sujets aux suggestions de notre environnement.
L’hypnose qui se cache sous des noms alambiqués car le mot même fait peur: Neuro-marketing, PNL, EMDR etc…
L’état d’hypnose quotidien dans lequel sont plongés mes clients qui, paradoxalement, viennent faire des séances pour se « réveiller »…grâce à l’hypnose.
Nous sommes chaque jour sujets à des dizaines et des dizaines de suggestions qui nous influencent en bien ou en mal. Des dizaines de phrases que l’on entend dans les médias, de la part de collègues de travail, de la famille, des phrases que l’on se répète aussi en tête.
Alors que penser de cette phrase « Bon courage »? Ceux qui connaissent les techniques d’hypnose ericksonienne reconnaissent dans cette phrase ce que nous appelons une suggestion par présupposition.
Nous présupposons qu’il va nous falloir du courage, pour accomplir notre tâche!
Le problème de ces suggestions, c’est qu’à force de les entendre, nous nous mettons inconsciemment dans l’état souhaité.
Il me faut du courage pour travailler…le travail est pénible…je n’ai pas envie de travailler…pfff c’est la déprime!
Même si cette simple phrase peut paraître anodine, entendue chaque jour, ses effets peuvent influencer grandement la perception que vous avez de votre travail ou de votre quotidien.
A votre avis, quel effet cela aurait-il sur vous, que dans les mêmes circonstances, à la place de « bon courage », vous entendiez un « magnifique journée à toi ». Ou mieux encore, un « wouahou, tu as de la chance, tu vas écrire quoi »?
Automatiquement, vous entrez dans une toute autre prédisposition à vous mettre au travail n’est-ce pas?
Ne me dites plus jamais bon courage, le livre!
A la sortie d’une formation que je donnais sur les techniques d’influence, et dans laquelle je parlais justement de ce fameux « bon courage », un spectateur est venu me voir pour me demander si je connaissais le livre de Philippe Bloch, qui porte ce titre.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que cet homme d’affaires, avait regroupé à l’intérieur d’un même livre, les principales expression qui vous assombrissent la vie au quotidien.
Ce livre est clairement écrit par un amoureux du travail. Un homme qui a cette valeur chevillée au corps. C’est aussi un plaidoyer pour redresser le monde du travail, en France, de sa morosité ambiante.
On y découvre 12 chapitres pertinents, sur ce qui fait que justement, nous laissons cette morosité s’installer insidieusement dans nos esprits.
Nous laissons des suggestions par présuppositions nous toucher avec des « bon courage », « le problème c’est que… » « Ce sera tout? » « Dans ce pays… »
Sa lecture est véritablement enthousiasmante et je le recommande vivement!
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