Les secrets de la communication
Les secrets de la communication
Aujourd’hui j’aimerais vous parler de ce livre formidable, co-écrit par les inventeurs de la PNL, Richard Bandler et John Grinder. Avant toute chose, je tiens à préciser que cet ouvrage est d’un certain niveau technique, et qu’à mon sens, il ne conviendra pas à des débutants. Par contre l’amateur éclairé ou le praticien y trouveront sans doute une mine d’or.
Ce livre est la retranscription d’un séminaire de trois jours, réalisé par les auteurs, devant un public de praticiens et thérapeutes. Il ne sera jamais précisé ouvertement qui prend la parole de Bandler ou de Grinder, cependant si l’on connaît un peu les auteurs, il sera relativement aisé d’en avoir une idée précise.
Tout commence par « un défi lancé aux lecteurs »: Etes-vous vraiment perspicace et pourrez-vous reconstituer le contexte, ou vous contenterez-vous de lire ce compte rendu comme un divertissement et d’en tirer des conclusions inconscientes reliées de façon plus immédiates à vos besoins?
En effet, comment retranscrire avec précision et par écrit, un séminaire de trois jours. L’important dans le domaine de la PNL n’est pas tant la communication verbale, bien au contraire, c’est probablement l’élément le moins intéressant. Mais comment retranscrire l’émotion d’un séminaire? Le langage du corps, l’intonation de la voix etc…C’est là le défi du lecteur.
Cependant, que vous releviez ou non ce défi, ce livre est tellement intéressant que vous y trouverez certainement votre plaisir.
L’ouvrage se décompose en trois grandes parties, correspondant aux trois journées du séminaire.
Dans la première partie, « observer, capter: le vécu sensoriel par les systèmes de représentation » les auteurs nous parlent avec précision des fondamentaux de la matière. Notre façon d’appréhender la communication au travers des formes cachées du langage, de notre façon de « capter » l’autre et de nous créer une réalité intérieure en rapport avec la réalité extérieure. « La carte n’est pas le territoire ». Même si ces fondamentaux semblent acquis et répétés dans tous les bons cours ou séminaires d’approche de la PNL, cette première longue partie entrera dans des détails, des profondeurs telles que nous y apprendrons toujours quelque chose, quelque soit notre niveau de pratique.
Evidemment, les grands poncifs du VAKOG, des mouvements des yeux etc sont expliqués, mais avec un degré de précision supérieur à ce que j’ai pu trouver ailleurs dans mes autres lectures.
Vient ensuite la deuxième partie « Changer. Ancrer: modifier l’histoire et la structure personnelle »
Bon, ok, les ancrages on commence à connaître pourrait-on se dire à la lecture du titre du chapitre et pourtant, après avoir lu la première partie de l’ouvrage, on se dit que ce chapitre pourrait bien encore nous révèler des trésors. Et comment! Les auteurs reviennent une fois de plus avec la plus grande précision sur cet outil simple et puissant à la fois qu’est l’ancrage. Avec un niveau de sophistication tel qu’on se dit quelque soit notre niveau, que c’est parfois vers les outils les plus simples qu’il faut revenir jusqu’à les maîtriser à la perfection. Au cours de cette journée de séminaire, un participant va se défaire d’une phobie. On s’attend à ce que Bandler nous refasse le coup de la double dissociation et de la disparition de la phobie en 5 minutes avec son truc préféré deu film projeté, du spectateur dans la salle de cinéma et du projectionniste…pas du tout! Et c’est là où se trouve la pépite! Certes, il y aura une double dissociation, mais l’ancrage sera au coeur du processus. Les amateurs retrouveront un protocole de « redirection de l’histoire de vie », revisité et où le principe d’ancrage est prépondérant.
Je ne sais pas quand à été réalisé ce séminaire, mais je me dis que le protocole présenté ici a du être réalisé en 25 min maximum! Ce qui m’a conduit à 2 réflexions:
La première: A mon avis, ce séminaire a été réalisé il y a un bon moment, à l’époque ou Bandler et Grinder n’avaient pas encore « trouvé » la double dissociation en salle de cinéma, lorsque Bandler annonce qu’une phobie peut se défaire en 5 minutes!
La seconde, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à « l’homme de Février » de Milton Erickson, et à la beauté, l’élégance…mais aussi la longueur du processus avant que la patiente ne se défasse de sa phobie.
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En conclusion de ce chapitre. Réellement l’expérience réalisée ici par les auteurs est fabuleuse. Il n’y a pas à mon sens de bon ou de mauvais protocole. Il y a avant tout de bons praticiens (Et j’entends par bons praticiens: empathie, synchronisation) Je ne crois pas que la technique ou les protocoles soient prépondérants dans notre pratique. Cependant, j’ai vraiment apprécié l’élégance et l’ingéniosité de celle décrite ici.
Dernière partie, dernier jour du séminaire! « Se transformer. Se recadrer: découvrir de nouvelles avenues »
Le dernier jour d’un séminaire est toujours un peu particulier. On se languit déjà de ce que l’on va y trouver. On est heureux de ce que l’on a appris. Et pour ma part, je suis toujours un peu triste que ça se termine bientôt. C’est exactement l’effet que j’ai ressenti avant d’aborder cette troisième et dernière partie. Et quel morceau de choix! Le recadrage.Mais on a déjà tout dit sur le recadrage, la conversion du regard, c’est bon, que vais-je apprendre de plus? C’est sans compter sur la virtuosité et le talent des auteurs. Bien entendu ils vont revenir sur ce que l’on connaît déjà du recadrage, cependant, la pépite de ce chapitre, à mon sens vient une fois de plus de la démonstration, du protocole de recadrage utilisé ici. Ce n’est ni plus ni moins qu’un recadrage PNL en 6 points, bien connu des amateurs, mais réalisé d’une façon singulièrement bluffante. Et notemment en ce qui concerne le signaling. Les auteurs nous présentent une façon de l’introduire dans une séance d’une façon parfaitement originale. Et franchement, pour les praticiens qui ont encore un problème, un doute ou des questions avec le signaling…cette façon de faire est particulièrement élégante…une fois de plus.
Par ailleurs, ce que j’ai réellement apprécié dans cet ouvrage, c’est que les sujets ne nomment pas expréssément leur « problème ». Les auteurs leurs demandent de parler de leur problème en utilisant la lettre X « A chaque fois que vous vous sentez X, vous ressentez ça » etc…Ce qui prouve que l’important dans notre domaine n’est pas le POURQUOI mais bel et bien le COMMENT d’un processus. Par ailleurs cela permet de respecter l’intimité du sujet. Et nous prouve que nous pouvons travailler sans connaître « le problème » de la personne, sans l’analyser, ce qui pourrait au contraire nous induire en erreur. A partir du moment ou des mots sont posés sur le phénomène, le comportement ou le problème, une partie de l’information est perdue.
Et l’hypnose dans tout ça?
Elle se retrouve partout, dans chaque partie du livre il en est fait mention. Les auteurs se réfèrent régulièrement à Milton Erickson, ils parlent de l’induction par saturation, par fractionnement mais sans réellement entrer dans les détail, c’est pourquoi je disais en début d’article que ce livre était plutôt à réserver pour les amateurs éclairés.
J’ai particulièrement apprécié la vision des auteurs en ce qui concerne l’hypnose. Pour Bandler, tout est hypnose alors que pour Grinder…l’hypnose n’existe pas. Celui-ci (c’est un linguiste à l’origine) croit plutôt que toute communication relève de l’hypnose. Et par là même que l’hypnose en tant que telle…ne peut exister.
Je vous livre un extrait « toute conversation vise à hypnotiser quelqu’un. Admettons que je me mette à table avec vous et que je commence à vous parler d’une expérience personnelle. Si je vous parlais d’un voyage récent, je tenterais en quelque sorte de vous amener à faire l’expérience de ce voyage. Chaque fois que deux personnes communiquent ensemble, elles émettent des enchaînements de sons appelés des « mots » et essaient de créer un état de conscience chez l’autre »
Chacun se positionnera en fonction de sa sensibilité propre, personnellement j’aime à penser que tout est hypnose. Ensuite, il y a différents niveau de profondeur ou de modification d’état de conscience.
N’hésitez pas à commander « les secrets de la communication« , il vaut vraiment le détour!
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